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Le mythe toxique du "plan cul"

ParFlorentine d’Aulnois-Wang
Publié le
sex

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« Avec lui/elle ce n’est que du cul », « ce n’est qu’un “plan cul” sont des phrases que j’ai abondamment entendues. J’en ai toujours été secrètement affectée, y compris lorsque ça ne me concernait pas et sans forcément comprendre pourquoi. Je tente ici une explication. « Plan cul » serait une expression qui neutraliserait le sexe en tant que force subversive et qui continuerait de l’enfermer dans une forme de dévaluation du sexe et des relations hors du couple monogame.

 

Le « cul” » de « plan cul » semble signifier que l’on sait très bien ce que c’est que le sexe.  « Plan » laisse suggérer qu’on sait très bien comment faire pour qu’une relation reste bien tranquille dans cette catégorie. Ces deux mots, pour moi, fonctionnent à la manière d’une formule magique qui isolerait certains types de relations du monde dangereux des émotions. De celles qui nous perturbent et nous altèrent. Designer une relation comme un « plan cul », c’est l’étiqueter avant usage afin de n’être pas perturbée par elle. Le cul dans ce contexte deviendrait une activité quasi neutre, potentiellement fade, vidée de tout affect. Et en déconnectant le sexe de l’émotion, on le vide de sa substance.

 

Deux peaux qui se rapprochent : cela peut (et même quelque part cela devrait) être très beau. Quelles qu’en soient les modalités. Que ce soit pour un soir. Pour deux semaines. Pour des cinq à sept ou pour des soirées télé/galipette à l’occasion. Ou pour la vie. « Plan cul » semble être une façon volontariste de faire en sorte que ce genre de beauté n’advienne pas. Il ne s’agit pas de plaider en faveur de l’engagement, ni dans la durée, ni même dans l’instant. Pour moi, le problème est au contraire la valorisation implicite du couple monogame. Tout ce qui en sort, nous avons des difficultés à le penser, et il nous faut alors une catégorie. L’expression « plan cul » remplit cet office.

 

Pour moi, elle ne tombe pas de nulle part. « Plan cul », ce n’est que la face immergée d’un iceberg derrière lequel se cache la vieille opposition épouse/putain. L’opposition plan cul/couple ou plan cul/ amour laisse suggérer que cette opposition millénaire a de beaux jours devant elle. On voudrait toujours séparer les relations sexuelles et affectives en deux. Auparavant, il s’agissait de savoir si la personne avec qui on couchait était susceptible d’être notre époux-se. Dans notre société qui voue maintenant une forme de culte au couple romantique monogame, il s’agit surtout de savoir si on aime les personnes avec qui on couche. « Plan cul » et « putain » sont les deux faces d’une même médaille, celle qu’on donne aux recalés de la vraie relation.

 

Derrière l’expression « plan cul » sommeille une menace. Celle de n’être que ça. Un plan cul. Une personne que l’on baise, mais qu’on n’aime pas plus que ça. Voire que l’on n’aime pas du tout. Avec qui on ne veut partager que ça, que du sexe. Pourtant, sorti de la norme du couple monogame, partager du bon sexe avec quelqu’un et seulement ça, ça peut être un vrai cadeau, y compris si on ne projette rien avec cette personne, y compris si l’on n’a pas de sentiment amoureux.

 

Dévaluer ce genre de relation potentiellement très riche et/ou intense avec le vocabulaire d’entreprise dont semble être sortie la belle expression « plan cul » est pour moi extrêmement toxique et appauvrissant. On salit un tas de relations qui deviennent des relations de dépit et non de plaisir partagé. On salit le sexe et ses potentialités folles à lier les corps et les humains ensemble.

 

Alors, par pitié, laissons les relations être ce qu’elles sont. Laissons-nous nous affecter. Ne sacralisons pas le sentiment amoureux, mais laissons-le circuler dans les couples monogames, adultères, polyamoureux, libertins, entre les amis, les collègues, les inconnus, les personnes rencontrées dans des cafés, sur des sites internet, à des séminaires d’entreprises. La notion de « plan cul » ne fait pas honneur aux capacités folles de créativité dont dispose l’être humain pour se connecter aux autres.

Article écrit par Isabelle Klein sur son blog « je suis féministe ».

Allez y faire un tour, cette femme est puissante dans son propos, libre et inspirée…

 

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Florentine d’Aulnois-Wang

Psychothérapeute, auteure, conférencière et fondatrice de l’Intelligence Amoureuse©

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