l’Apatheia ou état de pureté du coeur par Jean-Yves Leloup

Apatheia
L’état d’apatheia que nous avons traduit par « un état non pathologique de l’être humain » est un état de spontanéité, d’innocence, de simplicité (simplicitas, étymologiquement cela veut dire « sans pli », sans retour sur soi). Il décrit un état de clarté de l’intelligence qui « voit » les choses telles qu’elles sont, sans s’y projeter avec ses mémoires, ses idées, ses idéologies (idoles). C’est la conscience-miroir, état de calme et de santé du cerveau, diront les neuro-physiologues.
L’apatheia décrit également un état de pureté du cœur, capacité d’aimer quelles que soient les circonstances ; c’est l’amour des ennemis dont parle le Christ, c’est-à-dire l’accès à une dimension de l’amour qui ne dépend pas des circonstances ou de rencontres favorables pour se manifester…
C’est ce « soleil qui fait briller sa lumière sur les méchants comme sur les bons », dont nous parle l’Evangile…
Enfin cet apatheia est un état de luminosité et de légèreté du corps physique lui-même. 

Jean-Yves Leloup in Praxis et Gnosis  

 

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J’ai appris tellement de choses de vous autres, les humains…

«Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m’offrait un bout de vie, je profiterais de ce temps le plus que je pourrais. Il est fort probable que je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais en définitive tout ce que je dis. J’accorderais de la valeur aux choses, non pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles signifient.
Je dormirais peu, je rêverais plus, j’entends que pour chaque minute dont nous fermons les yeux, nous perdons soixante secondes de lumière.
Je marcherais quand les autres se détendent, je me réveillerais quand les autres dorment. J’écouterais lorsque les autres parlent et… combien je savourerais une bonne glace au chocolat.
Si Dieu me faisait présent d’un bout de vie, je me vêtirais simplement, m’étalerais à plat ventre au soleil, en laissant non seulement mon corps à découvert, mais aussi mon âme.
Bon Dieu, si j’avais un cœur, j’écrirais ma haine sur la glace et attendrais que le soleil se lève. Dans un rêve de Van Gogh, je peindrais sur les étoiles un poème de Benedetti et une chanson de Serrat serait la sérénade que je dédierais à la lune. J’arroserais de mes larmes les roses, afin de sentir la douleur de leurs épines et le baiser de leurs pétales.
Bon Dieu, si j’avais un bout de vie… Je ne laisserais pas un seul jour se terminer sans dire aux gens que je les aime, que je les aime. Je persuaderais toute femme ou homme qu’ils sont mes préférés et vivrais amoureux de l’amour. Aux hommes, je prouverais combien ils sont dans l’erreur de penser qu’ils ne tombent plus amoureux en vieillissant, sans savoir qu’ils vieillissent en ne tombant plus amoureux. Aux anciens, j’apprendrais que la mort ne vient pas avec la vieillesse, mais avec l’oubli.
J’ai appris que tout le monde voulait vivre dans le sommet de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur est dans la façon d’escalader. J’ai appris que lorsqu’un nouveau-né serre avec son petit poing, pour la première fois le doigt de son père, il l’a attrapé pour toujours.
J’ai appris qu’un homme a le droit de regarder un autre d’en haut seulement lorsqu’il va l’aider à se mettre debout. Dis toujours ce que tu ressens et fais ce que tu penses.
Si je savais qu’aujourd’hui c’est la dernière fois où je te vois dormir, je t’embrasserais si fort et prierais le Seigneur pour pouvoir être le gardien de ton âme. Si je savais que ce sont les derniers moments où je te vois, je dirais « je t’aime » et je ne présumerais pas, bêtement, que tu le sais déjà.
Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une deuxième chance pour bien faire les choses, mais si jamais je me trompe et aujourd’hui c’est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t’aime, et que je ne t’oublierai jamais. Le demain n’est garanti pour personne, vieux ou jeune.
Aujourd’hui est peut être la dernière fois que tu vois ceux que tu aimes. Alors n’attends plus, fais-le aujourd’hui, car si demain n’arrive guère, sûrement tu regretteras le jour où tu n’as pas pris le temps d’un sourire, une étreinte, un baiser et que tu étais très occupé pour leur accorder un dernier vœu.
Maintiens ceux que tu aimes près de toi, dis leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux, aimes-les et traite les bien, prends le temps de leur dire « je suis désolé », « pardonnez-moi », « s’il vous plait », « merci » et tous les mots d’amour que tu connais.
Personne ne se souviendra de toi de par tes idées secrètes. Demande au Seigneur la force et le savoir pour les exprimer. Prouves à tes amis et êtres chers combien ils comptent et sont importants pour toi. Il y a tellement de choses que j’ai pu apprendre de vous autres…Mais en fait, elles ne serviront pas à grande chose, car lorsque l’on devra me ranger dans cette petite valise, malheureusement, je serai mort».
Attribué à Gabriel Garcia Marquez

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Le câlin comme voix du coeur, le câlin comme voie du coeur

calin

L’homme a besoin d’être un centre d’attention. C’est l’un des besoins les plus fondamentaux des êtres humains. Si on ne prend pas soin de lui, l’être humain meurt. S’il ne sent pas qu’il est important pour quelqu’un, au moins pour quelqu’un, toute sa vie devient insignifiante.

Aussi, l’amour est la plus grande thérapie qui soit. Le monde a besoin de thérapie parce que le monde manque d’amour. Dans un monde vraiment vivant d’amour, aucune thérapie ne serait nécessaire, l’amour serait suffisant, plus que suffisant.

Le câlin est simplement un geste d’amour, de chaleur, d’affection. La sensation de chaleur qui se déverse de l’autre personne fait dissoudre de nombreuses maladies en vous, fait fondre l’ego froid comme de la glace. Cela vous fait retrouver l’enfance.
De nos jours, les psychologues sont bien conscients du fait que si un enfant n’est pas étreint, embrassé, il va manquer d’une certaine nourriture. Tout comme le corps a besoin d’aliments, l’âme a besoin d’amour. Vous pouvez satisfaire à tous les besoins matériels de l’enfant, lui donner tous le confort matériel, si les câlins manquent, l’enfant ne deviendra pas un être en pleine santé. Au fond de lui, il restera triste, ignoré, négligé, abandonné. Il aura reçu de bons soins, mais il n’aura pas été materné.
Il a été observé que si un enfant ne reçoit pas de câlins, il commence à se replier sur lui-même — il peut même en mourir — bien que tout le reste soit à sa disposition. Sur le plan corporel, il reçoit tous les soins, mais aucun amour n’entoure l’enfant. Il devient esseulé, il devient déconnecté de l’existence.
L’amour est notre connexion, l’amour est notre racine. Tout comme vous respirez — pour le corps, c’est absolument essentiel : arrêter de respirer et vous n’existez plus — de la même manière, l’amour est le souffle intérieur. L’âme vit par l’amour.
L’analyse n’y parviendra pas. L’esprit et la clarification, la connaissance et l’érudition n’y parviendront pas. Vous pouvez savoir tout ce qu’il faut savoir sur la thérapie, vous pouvez devenir un expert, si vous ne connaissez pas l’art d’aimer, vous restez uniquement à la surface du miracle de la thérapie.
(…) Le câlin est un simple geste d’unité — même le geste apporte une aide. Si ce geste est vrai — pas seulement un geste, mais votre cœur y est aussi présent — il peut être un outil magique, il peut faire des miracles. Il peut transformer une situation dans son ensemble, instantanément… Le câlin est tout simplement l’une des choses les plus importantes.
(…) Quand vous aimez une personne, la seule verbalisation n’est pas suffisante, les mots ne suffisent pas, quelque chose de plus substantiel est nécessaire, les mots ne sont qu’abstraits. Vous devez faire quelque chose. Tenez la main, étreignez la personne, embrassez-la, prenez-la dans vos bras. Cela vous aidera tous les deux — si vous pouvez vous fondre tous les deux dans l’embrassade, vous allez redevenir plus jeunes, plus frais, plus vivants. C’est tout le processus de la guérison.
L’analyse est la voie du mental, le câlin est la voie du cœur. Le mental est la cause de toutes les maladies et le cœur est la source de toute guérison.
– OSHO –
in L’ Âme du Monde

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de Pornéïa à Agapé… les différentes formes d’amour par Jean Yves Leloup

En français, le problème est que nous n’avons qu’un mot pour parler de l’amour. Nous aimons une femme comme nous aimons Dieu, les framboises, son cheval, son chien… En revanche, en grec, le premier mot pour parler de l’amour est le mot Pornéïa. Il s’agit de l’amour du bébé pour sa mère. C’est-à-dire qu’il la mange ! Ce qu’il aime c’est son lait, sa chaleur, l’objet maternant. Il est magnifique pour un enfant d’aimer de cette façon-là. Il faut voir comme il peut être goulu ! Mais c’est dommage lorsqu’il s’agit d’un homme de cinquante ans… Lorsqu’on sent que c’est un gros baigneur qui vous mange. Nous avons là un amour qui n’a pas évolué. Il existe encore de gros bébés à quarante, cinquante, soixante ans, qui n’ont pas fini de téter, qui n’ont pas fini de manger, qui n’ont pas fini de consommer le monde, de consommer les autres, de consommer le corps !
Après la Pornéïa, il y a Eros. C’est un très beau mot. Souvenons-nous que chez les Grecs, Eros est un dieu. Et nous, de ce dieu enfant et joueur, nous en avons fait un « vieux cochon » ! C’est regrettable, car ce dieu avait des ailes… Il est celui qui va donner des ailes à la Pornéïa, celui qui va mettre de l’intelligence dans la pulsion.
Qui va élever l’amour du bébé ?
Oui, l’élever, l’éveiller. Eros est l’amour de l’inférieur vers le supérieur, l’amour de la beauté. On le trouve chez Platon: « L’amour des beaux corps qui éveille l’amour des belles âmes. » Mais seulement s’il y a de l’Eros ! Car si l’amour des corps n’éveille pas l’amour des âmes, nous sommes encore dans la Pornéïa, dans la consommation.
Cependant, par l’Eros, tout d’un coup, dans l’étreinte des corps, dans l’attirance, dans la pulsion, naît aussi l’amour de l’autre, de sa beauté, amour qu’on ne peut pas avoir… qu’on ne peut pas consommer. Là, notre amour prend des ailes. C’est la totale dimension érotique. L’amour devient intelligent; nous ne sommes plus seulement des bêtes… nous sommes aussi des anges. Mais nous sommes tout de même toujours des bêtes !
Puis, après Eros, nous avons la Philia.
Encore un très beau mot, que l’on retrouve dans « philosophie ». Philia, Philéo, c’est: « je t’aime d’amitié ». Ce n’est pas l’amour de l’inférieur vers le supérieur, non plus que l’amour de celui qui manque vers celui qui a (souvenez-vous qu’Eros est fils de Pauvreté – le manque – et d’Habileté). Eros est à la fois plein de malice et plein de manque. L’amour érotique est très subtil, très malin, espiègle. C’est un lutin… mais en même temps, il y a du manque. Alors que la Philia, c’est aimer l’autre en tant qu’autre. C’est un amour d’échangés: je te donne et je reçois, je partage ce que je suis et je reçois ce que tu es. C’est l’amour humain proprement dit. Très peu d’êtres arrivent à s’aimer déjà de cette façon !
Lorsqu’on arrive à Eros, c’est déjà pas mal… Pourtant la Philia, l’amour de l’autre en tant qu’autre, aimer son ami…, c’est très beau, c’est l’échange, car l’autre est un autre moi-même.
Dans cet amour-là, il n’y a plus de manque ?
Oui et non. Il y a du partage, de l’échange. C’est l’amour des ego, où chacun est le soutien de l’autre, aide l’autre à aller vers le meilleur de lui-même, révèle à l’autre le meilleur de lui-même.
Maintenant, au-delà de la Philia, il y a l’Agapè.
Dans le vocabulaire grec, Agapè est un mot nouveau. Ce fut le christianisme qui amena la naissance de ce mot. Il naît un nouveau mot quand naît une nouvelle expérience. Ce fut l’expérience de l’amour gratuit, de l’amour pour rien !
Quand j’aime mon ami, j’attends au moins de lui qu’il m’écoute, qu’il me rende ce que je lui donne. Mais l’Agapè, lui, est un amour purement gratuit ! C’est surnaturel… Cet amour-là n’est pas de ce monde. Pour un psychanalyste, I’Agapè n’existe pas ! Pour lui, au plus haut niveau, n’existe que l’échange, et encore, il en doute souvent… Il pense que seul l’amour de désir peut exister. L’Agapè est impossible, parce que c’est la gratuité !
Parfois je donne l’exemple de l’amour d’une mère pour son enfant. Mais, finalement, je n’en suis même pas sûr… Une mère attend tellement d’être aimée… Nous produisons des « objets aimants ». Nous demandons à notre enfant l’amour qui nous a manqué. L’Agapè, lui, est véritablement un amour divin. Le signe pour savoir si on le vit, c’est d’aimer ses ennemis ! Etre capable d’aimer ceux qui ne nous aiment pas, d’aimer ceux qui nous méprisent. Là, nous touchons une réalité qui n’est pas de ce monde, nous touchons le divin en nous.

Il me semble que nous sommes appelés à cette divinisation. Mettre de l’Agapè dans l’enfant qui est en nous, qui veut consommer l’autre. Ne plus avoir peur de la pulsion, mais y mettre de l’Agapè. Mettre de l’Agapè dans l’Eros, mettre de l’Agapè dans la Philia… Et là, connaître l’amour gratuit !

Extrait d’une interview de Jean-Yves Leloup

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Voeux d’amoureux…Un rituel à deux pour la nouvelle année.

Ce passage entre deux ans est une belle occasion de nous connecter à l’autre et à nous-même dans les yeux de l’autre, de nous honorer et de nous ouvrir à nos prochains pas. Une occasion de regarder tout ce que nous avons accompli dans l’année écoulée, le courage que ça nous a demandé, les qualités que nous avons pu déployer. Une occasion de sonder les désirs que portent nos cœurs et de leur faire une place. Une occasion d’écouter ce que nous soufflent nos voix intérieures, nos voies intérieures, qui connaissent la route à prendre…Une occasion de mieux nous connaître…

Asseyez-vous confortablement l’un en face de l’autre. Prenez tout votre temps. Et partagez chacun votre tour en vous servant de ces lignes. (celui qui écoute reste silencieux et attentif, et ne fait aucun commentaire)

  • En repensant à cette année qui se termine, j’honore tes réalisations ……(ce que tu as vécu/traversé/accompli/donné/construit) pour toi, pour nous, pour ta santé, pour les enfants, pour moi, pour ton travail, pour tes passions, pour mes proches,  pour notre relation etc…
  • Tu as montré au long de cette année des qualités de …
  • En me connectant à tes enjeux/désirs/projets/rêves, dans ce que je connais de toi, ce que je te souhaite pour cette nouvelle année c’est…
  • En repensant à l’année qui se termine , j’honore mes réalisations ……(ce que j’ai vécu/traversé/accompli/donné/construit) pour nous, pour moi, pour ma santé, pour les enfants, pour toi, pour mon travail, pour mes passions, pour mes proches, pour notre relation….
  •  J’ai pu faire vivre mes qualités de …
  • Ce que je me souhaite pour l’année à venir c’est ….
  • Et ce que je peux mettre en oeuvre pour que cela arrive c’est
  • Ce que je nous souhaite, ce que je souhaite pour notre relation pour cette nouvelle année c’est….
  • Et ce que je vais mettre en oeuvre pour que cela arrive c’est….

Celui qui écoutait peut faire ce feed-back:

  • Ce qui m’a le plus touché dans ce que tu as partagé c’est….  
  • Et ça me touche parce que…  

Puis vous vous remerciez et vous changez les rôles, celui qui écoutait reprend ces lignes et partage à son tour…
Je vous souhaite de beaux échanges.

Florentine d’Aulnois-Wang

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Se déconnecter dans le lien…Une double peine !

Quand le brouillard commence à envahir l’Espace de notre relation, que l’ambiance se tend, notre peur de perdre le lien nous envoie dans des réactions bien curieuses…
Si nos réactivités sont activées, Brutus se met en route (Brutus c’est le petit surnom de notre cerveau archaïque, celui qui nous fait prendre à l’occasion notre amoureux(se) pour un ennemi. Souvenez-vous (cliquer ici pour retrouver l’explication)!).
Nos 50 nuances de Brutus peuvent aller de hausser le ton, crier, hurler à une forme de violence physique directe  (parfois fatale malheureusement), en passant par tout un éventail de réactions comme claquer la porte, taper dans un mur, joyeusement envoyer valser une assiette ou élaborer la pire critique pour notre partenaire, celle qui fait mouche, celle qui met à terre psychologiquement… Nos mécanismes de survie nous mettent en mode « fight for life » alors nous attaquons.
Pas joli joli, mais surtout très très délétère pour le lien, pour la sécurité, pour la confiance, pour l’amour, pour les êtres.
Heureusement Brutus s’éduque et il existe de multiples chemin pour entraîner notre cerveau à contenir sa partie archaïque.(voir Brutus)
D’autres embûches nous attendent…
Quand une de nos poupée russe est touchée par la relation, quand un de nos petits Moi revit une sensation du passé, c’est à dire lorsque que mon partenaire me propose dans le lien quelque chose qui ressemble de près ou de loin à un de mes vécu d’enfant douloureux , je vais m’empresser d’aller enfiler mon armure, mon costume de défense, les protections que j’ai mises en place quand j’étais petit… Et la palette est infinie! Et c’est parti:
Certains boudent, se coupent, partent. Chez d’autres c’est l’ange de l’oubli qui passe et les souvenirs disparaissent. Certains partent en fou rire, ou en cynisme. Chez celui là la parade c’est la surexcitation, chez  celle-ci le torrent de larme. Pour celle-ci un désir sexuel fulgurant, pour celui-là le besoin de téléphoner à sa mère (ou inversement), pour un autre encore le mutisme, celle-là disparaît derrière le mur de son regard, cette autre se tourne vers une tablette de chocolat.Lui là-bas court voir des amis, cet autre court chez une maîtresse. Elle se tourne vers ses enfants, lui se réfugie dans son travail, celle là se plonge dans des livres ou sa série préférée, celui-là boit un petit verre…(relire Les Fuites de la Relation) 
Je continue? il y a aussi le flot de critiques, le « tu es comme ta mère », les insultes qui pleuvent, les soupirs, les menaces de séparation, la comparaison avec d’autres qui seraient beaucoup mieux, la jalousie, tous ces comportements déroutants qui sont un appel à l’aide et qui pourtant accroissent l’insécurité et la distance…(lire ici)
Un des points partagé à toutes nos défenses, le plus petit dénominateur commun de nos parades de survie est ce que j’appellerais la « face de limace ». La face de limace est une capacité que nous avons tous à mettre un masque froid, ou menaçant, un masque sur notre visage qui dit « je ne suis plus là » « je suis blessé(e) »,  » je suis fâché(e) ». Une bonne bouille bien fermée, voire hostile, qui cache notre détresse. Il est tellement difficile de montrer notre vulnérabilité! Plutôt que de dire le ténu de notre chagrin, la dentelle filée de nos constructions affectives, nous montons un mur. Et derrière ce mur c’est la double peine (peine au sens de punition et aussi au sens de chagrin):
La peine pour notre partenaire : Nous privons l’autre de nous, de notre chaleur, de notre beauté, de nos qualités, notre présence aimante, notre partenariat. Tu avais un partenaire, un amoureux? et bien toc! Regarde-bien mon visage.Maintenant tu as un problème à gérer! Regarde ce que tu fais de moi! Punition!
Et peut-être le pire: La peine pour moi! Derrière ce masque je me fige. Je ne suis plus en contact avec ma chaleur, ma joie, mes talents…Je ne vais pas mettre de la musique ou faire un plat délicieux ou chanter dans la maison alors que tu dois voir sur mon visage combien ça ne vas pas ce que tu as dit ou fait! Je finis par y croire: en imprimant ce masque de douleur et de fermeture mon cerveau commence à vraiment me croire, alors je me sens malheureux(se) et fermé (e).
La double peine c’est que non seulement je ne suis plus en lien avec toi, mais peut-être pire; je ne suis plus en lien avec moi!
Certains couples arrivent avec ce désespoir: je ne te reconnais plus, je ne me reconnais plus! Que sommes nous devenus!
Deux êtres magnifiques et amoureux se sont métamorphosés en deux armures en lutte, deux faces de limace. Quelle douleur! (et quelle fatigue, quelle solitude et …quel gâchis!) Chacun est loin de soi et loin de l’autre…
Devenons INTENTIONNELS ET CONSCIENT dans notre relation! Fondons les masques, osons nous rencontrer dans nos vulnérabilités, dans notre tendre, notre sensible, notre humain!
Il s’agit de passer de « tu as vraiment un problème » à « comment est-ce que je peux t’aider avec ça? »
Il s’agit de passer du jugement  à la curiosité.
Il s’agit de passer de « tu es affreux de me faire mal comme ça » à « quand tu fais ça, ça me met en réaction d’une façon tellement douloureuse, j’ai besoin que tu m’aides à comprendre ce qui m’arrive ».
Restons PARTENAIRES!     Pour le meilleur et pour le pire.   C’est possible!    C’est même merveilleux.

Parce que c’est la qu’est la croissance, c’est là qu’est la mission du couple.

Florentine d’Aulnois-Wang

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Les poupées russes

Je ne suis pas seulement la Florentine d’aujourd’hui…Quand j’ai eu 2 ans la Florentine d’1 an n’a pas disparu. Je ne suis pas morte à chaque fois que j’ai grandi. Nous sommes toutes là!

A chaque moment de ma journée j’ai une heure, un mois, un an, l’écolière de la primaire est là, l’ado lycéenne aussi, l’étudiante, et ainsi de suite; toutes les Florentines sont là. Comme des petites poupées russes de moi, infinies par leur nombre. Nous sommes des milliers chez moi!

Et quand je vous rencontre, je rencontre toutes vos poupées russes…Une infinité!  (ça fait du monde dans la pièce 😉 )

Mettons nous dans la perspective de la relation: les mots, les gestes de mon partenaires peuvent être absolument vivables dans mon présent, mais à mon insu ils peuvent partir toucher une de mes poupées russes en détresse. Et cette poupée là va faire trembler l’édifice entier…

Parce que nous mettons notre partenaire tellement proche de notre cœur, personne au monde ne nous touche comme ça.

Lucie est une jeune femme tout à fait autonome et joyeuse à l’idée que Jérôme, son mari, parte une semaine sur un congrès professionnel, et pourtant mystérieusement elle se met à fondre en larmes quand il lui annonce les dates. Lucie n’est pas folle, Lucie n’est pas faible, Lucie est sincèrement heureuse que son mari fasse ce voyage…Alors quoi?

Quand elle était enfant Lucie a du être séparée de ses parents par une hospitalisation bien longue, et à l’intérieur d’elle une petite poupée russe hurle sa peur d’être abandonnée quand Jérôme annonce son absence. Ses larmes coulent…

Cela Jérôme ne peut pas le savoir, et ça n’a rien à voir avec lui…

Jérôme, lui,  a grandi auprès d’une maman très déprimée, il se sentait sa seule joie de vivre, et lorsqu’il partait vivre sa vie d’enfant, la tristesse de sa mère lui pesait lourd… Les larmes de Lucie réveillent cette douleur chez  lui: il part vivre sa vie et elle est triste, un de ses poupées russes connait par cœur ce scénario. Alors il part faire un tour pour digérer…

Cela Lucie ne peut pas le savoir, et ça n’a rien à voir avec elle…

Mais de voir Jérôme quitter la pièce renforce sa sensation d’abandon à elle, alors les reproches fusent (c’est ce que Lucie a trouvé pour masquer sa tristesse) … et la boucle est bouclée… C’est parti pour une dispute.

Nos blessures d’enfances font pour 90% la charge émotionnelle dans ce qui se vit en conflit dans le couple, seulement 10% appartiennent vraiment à la situation. Une date de voyage, quelques larmes, d’autres que Lucie et Jérôme auraient vécu cela sereinement.

Le dialogue intentionnel Imago permet ce voyage vers nos poupées russes, la découverte et une meilleure compréhension de ce qui nous arrive (à nos yeux et pour ceux de notre partenaire), et permet de l’empathie.

Jérôme et Lucie sont vraiment touchés de découvrir cette vie souterraine, et soulagés de n’être pas la source de la détresse chez l’autre. Ils s’aiment; ils n’ont aucune envie de se blesser. Ce sont juste d’anciennes douleurs qui se sont réveillées à l’occasion de l’autre..

Le couple devient alors un espace d’accueil et de réparation de nos blessures d’enfant,un espace de restauration de nos poupées russes. Nous créons de la connexion en lieu et place de la réaction et devenons les artisans d’une guérison intérieure…

C’est la mission du couple!

Nous ne sommes pas ensemble par hasard. Nous sommes amoureux parce que nos poupées russes ont tant à se dire, et ont tant à grandir…à nous de les écouter judicieusement.

Florentine d’Aulnois – Wang

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Essayons!

C’est impossible, dit la fierté
C’est risqué, dit l’expérience
C’est sans issue, dit la raison
Essayons, murmure le cœur.

William Arthur Ward

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