Nos mots sculptent nos cerveaux, choisissons-les!

Nos architectures neurologiques sont décidément fascinantes!

Savez-vous que les mots que vous prononcez participent à organiser votre cerveau et influencent non seulement vos perceptions, mais aussi impactent vos actions?

Lorsque nous utilisons des mots chargés de positif comme « amour » ou « paix » cela impacte nos fonctions cérébrales, préférer l’utilisation du registre positifs au registre des mots négatifs a la capacité de booster notre centre de la motivation et donc impulse et oriente nos actions.

A l’inverse il est démontré que lorsque nous émettons des mots et des pensées chargés négativement , nous augmentons l’activité dans le centre de la peur (notre amygdale) et nous nous inondons d’hormones de stress (cortisol et autres délices). Et cerise sur le gâteau; les mots et concepts négatifs nous empêchent d’activer certains neurochimiques qui nous aident dans la gestion de notre stress. Bref, un marché intime perdant/perdant.

Nous sommes une biologie avant tout! (voir les précédents articles comme Brutus, ou bonheur ou plaisir? ) et notre cerveau archaïque, en charge de notre survie, s’efforce par ces mécanismes de nous protéger des dangers… à sa façon. Aidons le à évoluer car l’impact des mots négatifs est de déclencher dans le cerveau une forme de déconnexion de notre logique et processus de raisonnements…

 

Ce que Newberg et Waldman décrivent dans leur livre  « Words can change your brain* »c’est que les mots négatifs activent des « alarmes » dans le cerveau, et inhibent partiellement  les centres de la logique et du raisonnement comme le ferait une situation de danger.

C’est ainsi que notre Soi le plus élevé, qui loge en grande partie dans notre lobe frontal se retrouve à l’arrière-plan quand le signa hormonal indique « stress ». Que nous soyons en stress ou juste en train de parler de stress… En d’autres termes cela nous fait devenir idiots.

Et ils nous expliquent qu »à l’inverse, tenir un langage positif et optimiste active des centres neuronaux  moteurs de l’action. Leur recherche montre que plus nous nous concentrons sur des mots et perceptions positifs (en terme de durée) et plus les autres zones du cerveau en sont impactées positivement. Le fonctionnement des lobes pariétaux commence alors aussi à se transformer et cela change la perception que nous avons de nous-même et des autres. Une vision positive de soi-même entraînant à voir le bon et le bien chez les autres alors qu’une image négative de vous même nous conduit à la suspicion et au doute.

De fil en aiguille c’est la structure même du thalamus qui se re-sculpte en réponse au choix de nos mots, de nos pensées et de nos sentiments, et ces chercheurs nous expliquent que ces changements « thalamiques » influencent alors notre façon de percevoir la réalité. Et la boucle est bouclée…

Voilà les ressorts de la « contagion ». Nous pouvons choisir d’être contaminés par le positif ou par le négatif.

Tout cela en choisissant nos mots. Il y a juste à orienter notre focus.

Une enquête en psychologie positive avait déjà montré l’effet  de l’utilisation des mots positifs: des adultes de 35 à 54 ans ont eu comme consigne d’écrire chaque soir chacun 3 choses positives à propos de leur journée, en développant le pourquoi de leur sensation positive.

En 3 mois leur score « bonheur » grandissait tandis que les critères d’état dépressif diminuaient . En voilà l’éclairage « neurosciences ».

Se connecter , mettre le focus sur des mots, des idées, des sensations positives développe nos fonctions cérébrales et accroît notre sensation de bien être. What else?

 

Si vous n’avez pas la sensation que votre vie est joyeuse, repérez combien vous utilisez le registre négatif ou positif pour parler de votre réalité. Et choisissez.

Nous avons la possibilité de sculpter nos cerveaux.

En Intelligence Amoureuse je proposait déjà de dire le beau, de nous apprécier l’un l’autre (L’art de Chérir) , j’en comprends ici les ressorts neurophysiologiques et je vais insister 😉

Parlons-nous d’amour, ouvrons nos cœurs, arrêtons de regarder et de dire des horreurs ( cela alimente la crise du couple et précipite la séparation) et concentrons nous sur les belles nouvelles. Non seulement c’est nourrissant pour  l’Espace du  Couple (et de toutes nos relations) mais en plus nous développons nos capacités cérébrales. Vous hésitez encore?

Sculptons-nous des cerveaux de joyeux drilles (ou restez des tristes sires mais maintenant vous avez le mode d’emploi!).

Nos vies ne vont peut-être pas changer mais ça va nous changer la vie…

 

* Andrew Newberg  est chercheur en neurosciences à l’université Thomas Jefferson et Mark Robert Waldman et expert en communication.

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Couple: Quand les fusibles sautent … La biologie du conflit.

De notre réactivité ou quand « Brutus » prend les commandes dans notre relation.
Nos architectures neurologiques sont fascinantes! Je vais vous expliquer en quelques lignes comment notre cerveau est en risque de disjoncter dans le conflit.
En situation de stress l’amygdale (un noyau gros comme une cerise logé dans le cerveau émotionnel ) prend les commandes dans notre tête et « débranche » notre néocortex (surtout la partie du lobe préfrontal).
Le néocortex est le siège (entre-autres) de la raison, du langage, de nos capacités à penser le monde ou à mettre en perspective, de notre conscient. C’est dans notre lobe frontal que se logent des règles comme  « tu ne tueras point » et autres lois humaines et sociales, nos valeurs. Il est notre cerveau « pensant ».
Mettre sur « pause » cette partie du cerveau en cas de grand stress permet de court-circuiter la pensée pour apporter une réponse rapide, ce qui peut nous sauver la vie…  Mais cette amygdale peut manquer de discernement!
Vous êtes vous déjà entendu dire « j’ai pété les plombs, un fusible a sauté, j’ai disjoncté, je ne sais pas ce qui m’a pris… » .
Et c’est exactement cela: votre cerveau émotionnel surchargé par le stress a coupé le contact avec votre cerveau rationnel, vous êtes passé en mode « fight for life », l’autre est devenu l’ennemi à combattre. Plus rien n’existe de l’empathie, de la connexion, des sentiments que vous éprouvez , ni de vos valeurs et règles de vie personnelles ou sociales…
Votre petit « Brutus » intérieur a pris les commandes et déverse dans l’organisme des flots d’ hormones qui vous préparent au combat (cortisol, noradrénaline…)
(voici une petite vidéo de David Servan Schreiber  illustrant parfaitement ce mécanisme  https://www.youtube.com/watch?v=CO-b5Y8jo14 )
C’est ce qui peut nous conduire à émettre des mots, commettre des actes dommageables ou irréparables , même avec ceux que nous aimons profondément, simplement parce qu’une partie de notre cerveau est inhibée….
Des mots ou des gestes que nous regrettons sincèrement dès que le néocortex peut refaire son travail…Or les dommages sont là!  Nous pouvons devenir  d’une grande violence psychique ou physique car toute notre énergie est canalisée pour mettre l’autre (qui est désormais le danger, l’ennemi) à terre.
Brutus est contagieux! C’est à dire que quand l’une des personnes impliquées passe en mode « Brutus » dans la discussion (dispute), l’autre ne va pas tarder à faire de même!
Imaginez le tableau: nous avions deux amoureux essayant d’aborder un sujet sensible, nous voilà avec deux dinosaures prêts à tout; nous avions deux conducteurs dans leurs voitures (et une priorité à gérer) et nous voilà avec deux coqs en combat à la vie à la mort….(sans néocortex notre cerveau est proche de celui des animaux!)
Il nous faudra alors 20 mn de calme pour redevenir un être qui pense et qui est en lien avec son amour et quitter le mode Brutus, c’est ce que montrent les recherches par IRM ( 22 minutes exactement sans stimulation de l’amygdale).
Mon conseil aux couples (et à tous d’ailleurs) est de quitter la discussion dès que vous sentez que l’un ou l’autre « disjoncte »; non pas pour fuir le sujet mais bien pour protéger le lien, la sécurité avec l’autre, la santé de la relation.
Nous ne sommes pas tous égaux devant Brutus, certains d’entre nous ont un « sang-froid » remarquable (techniquement des liaisons synaptiques super performantes entre néocortex et cerveau archaïque), d’autres sont plus réactifs…
La fatigue, la faim, le cycle hormonal, la douleur physique, l’insécurité influencent notre réactivité .
Une bonne nouvelle dans ce monde de Brutus: ça s’entraîne!
Par le dialogue intentionnel Imago par exemple (mon dada), mais aussi par la méditation, la respiration consciente et autres, il existe de nombreuses façons de solidifier notre réponse corticale; autrement dit de rester en contact avec nos belles aptitudes à l’échange et ne pas nous laisser embarquer dans la peur et la réactivité lorsque notre partenaire vient toucher des zones sensibles chez nous. La plasticité du cerveau est réelle et d’un potentiel incroyable.
Mon conseil aux couples en pleine crise : pour protéger le lien, l’autre et vous-même, quand vous sentez que ça « disjoncte », partez vous ressourcer 20 mn au moins. Quittez la scène du conflit. Souvent la reconnexion dans le cerveau passe par une activité dans le Corps (douche, jogging, yoga…), la Nature (balade, contemplation…) ou une activité sollicitant très directement le néocortex (lecture, méditation, sudoku….). L’idée étant vraiment de retirer de l’énergie de notre cerveau archaïque. Trouvez ce qui marche pour vous.
Il est inutile et illusoire de penser que nous réglerons quoi que ce soit dans la relation lorsque nous sommes en « Brutus », nous ne traitons pas avec la bonne partie de notre cerveau, tout ce qui peut arriver alors est de la bouillie relationnelle!

Florentine d’Aulnois-Wang

ps 1: j’ai volontairement caricaturé et simplifié le fonctionnement cérébral pour illustrer mon propos)
ps 2: mon champ de prédilection est le couple, cependant cette note s’applique vraiment dans nos relations plus étendues: avec nos parents, nos enfants, nos amis, nos collègues bien plus encore.)

Vous pourrez en lire plus dans « les clés de l’Intelligence Amoureuse »  (Larousse) dont ce texte est extrait.

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Pour un couple heureux, entrainez votre cerveau à changer d’addiction.

Les recherches en neuroscience aujourd’hui nous abreuvent d’informations passionnantes et fécondes! Je veux vous expliquer ici la différence entre nos sensations de bonheur et nos sensations de plaisir et vous aider en couple (ou pas) à créer la beauté de vos journées, de vos vies en vous appuyant sur cette psychobiologie de nos ressources. A connaître mieux  circuits cérébraux de neurotransmetteurs nous pouvons ancrer efficacement nos intentions et sculpter nos cerveaux pour et par notre relation amoureuse…
C’est Robert H Lustig qui nous apporte ces informations précieuses[1] ; les causes profondes de plaisir et de bonheur sont différentes. Le bonheur n’est pas une accumulation de plaisirs.
La sensation de bonheur nous vient de la sérotonine, un neurotransmetteur qui s’active lorsque nous sommes en connexion (sociale, amoureuse, spirituelle…) et nous offre une belle sensation installée dans la durée, une sorte de satiété d’être, un message dans le cerveau qu’il n’y a besoin de rien de plus, certains appellent cela la complétude (complétude: propriété pour un espace d’être complet ).
C’est se sentir comme après une soirée d’échange entre amis, une promenade en amoureux, un coucher de soleil somptueux, une expérience spirituelle vaste … La connexion, la spiritualité, la gratitude et l’émerveillement nous inondent de sérotonine.
Le plaisir est lié à une décharge de dopamine à effet de courte durée, viscérale et …addictive (c’est-à-dire que dans un mécanisme excitatoire, ce réseau goûte d’être stimulé mais surtout pas submergé. Les shoots intenses et délicieux de dopamine nous font brûler des récepteurs pour éviter la surchauffe, et c’est ce mécanisme qui nous conduit à en vouloir toujours plus, à n’être jamais totalement satisfait, et pas nourris sur la durée). La dopamine nous advient lors de « like » sur les réseaux sociaux, dans la satisfaction d’achat, le sucre, l’alcool, candy crush, etc. (les industriels nous attendent au tournant sur ce chapitre!)
Un de nos problèmes relationnel est d’ailleurs que le blâme, la négativité, la critique nous fait produire de la dopamine, ce neurotransmetteur du cycle de la récompense…C’est la raison pour laquelle certains d’entre-nous sommes « accros » à cette négativité de laquelle nous avons à nous sevrer comme on se sèvre d’une drogue, en la remplaçant par du positif (pour plus de sérotonine): se relier à soi, aux autres, à notre gratitude, à l’émerveillement du monde, à notre Soi le plus élevé …
Notre désir, notre recherche de plaisirs tue notre aptitude au bonheur, courir après de la dopamine nous fait déserter les sources de sérotonine et nous sculpte des cerveaux d’insatisfaits.
(Regardez comme la société marchande nous vend du bonheur mais nous livre du plaisir et nous détourne de nos équilibres biologiques.)
Tournez-vous vers des moments qui développent votre bonheur en couple, des moments de connexion, de reliance spirituelle, de pause à deux dans votre Soi le plus élevé.
N’abusez pas des plaisirs fugaces, ne laissez pas votre chimie cérébrale envahir le territoire.
Bannissez le reproche, la critique, le blâme comme on se méfie d’une drogue (ce registre tue votre couple à petit feu).
Posez vos smartphones, regardez-vous.
Passez de la sexualité d’excitation à des rencontres sexuelles connectées et  globales.
Ralentissez!
Votre cerveau va muter et L’Espace de votre relation va se transformer!
[1] In « The hacking of the american brain » Penguin 2017
(et pour les passionnés de ce thème du couple vu par les yeux de l’approche Imago, la psychologie positive et les neurosciences  vous pourrez trouver « Les clés de l’Intelligence Amoureuse » (Larousse) en librairie: « 13 rituels pour prendre soin de votre couple »)

Florentine d’Aulnois Wang

 

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